Herman Hanko
Ce qui suit est un document de la doctrine de la divine prédestination:
Que Dieu, dans son conseil éternel et inchangeable en son Fils Jésus-Christ, avant la fondation du monde, avait déterminé, que parmi cette race perdue, d’homme pécheurs, de sauver en Christ, pour Christ et à travers Christ, ceux qui, par la grâce du Saint Esprit, croiraient en son Fils Jésus, et persévèreraient dans cette foi et l’obéissance de la foi, par cette grâce, jusqu’à la fin; et, d’autre part, de laisser les incroyants et les incorrigibles dans leur péché et sous la colère, et de les condamner comme aliénés de Christ, selon la parole de l’évangile de Jean 3:36: «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» et selon d’autres passages de l’Écriture aussi.
Il peut être d’un grand intérêt de demander à nos lecteurs s’ils considèrent cette description particulière de la prédestination comme une définition acceptable de la doctrine. En effet, même si certains parmi eux trouvent cette définition acceptable et précise selon les Écritures, ce serait seulement un témoignage éloquent que la doctrine de l’élection est rendue étrangère à l’Église Réformée d’aujourd’hui. Le fait est, que cette citation est le premier point composé par les Arminiens dans la première partie du 17ième siècle, qui avec quatre autres points de doctrine, furent soumis par les Arminiens aux Églises Réformées des Pays-Bas, pour avoir leur considération et leur approbation. Quand nos Pères ont considéré ce document à propos de la doctrine d’élection, ils le rejetèrent comme étant emphatiquement une hérésie; ils composèrent en réponse à cette hérésie, le premier chapitre des Canons de Dordrecht.
Quelques-uns peuvent poser la question suivante: «Qu’y a-t-il de si mauvais dans cet énoncé?» Ce n’est peut-être pas concevable, que nos Pères et les Églises Réformées, qui ont rejeté ce document furent trop rigides au sujet d’eux-mêmes et des détails mineurs et insignifiants? N’est-ce pas après tout, une définition acceptable de la doctrine d’élection, sur laquelle base, nous devons nous tenir? La réponse de nos Pères fut un «NON emphatique et véhément»! Ce qui doit être notre réponse aussi!
Si nous citons l’élément clé de cette citation, peut-être que l’erreur qu’il contient sera clarifié.
Que Dieu avait déterminé de sauver en Christ, ceux qui croiront en son Fils Jésus, et qui persévèreront dans cette foi et obéissance de la foi même jusqu’à la fin.
C’est cette phrase en particulier à laquelle nos Pères se sont objectés. L’objection était que, même si cette citation des Arminiens se couvre d’un langage scripturaire et Réformé, néanmoins, c’est introduire dans la foi des églises Réformées, la doctrine de l’élection conditionnelle: élection basée sur la prévoyance de la foi et de la persévérance, dans la foi. Et nos Pères ont insisté encore et encore contre ce document, disant que la vérité des Écritures, des Confession Réformées et des Églises Réformées, depuis l’époque de la Réforme Protestante, était la vérité de l’Élection Inconditionnelle.
Cette vérité est le sujet de ce chapitre.
C’est évident que les Cinq Points du Calvinisme dont parle cette brochure, sont importants. En effet, si n’importe lequel de ces cinq points du Calvinisme est nié, l’héritage Réformé est perdu complètement. Il est certain que la vérité de l’Élection Inconditionnelle est la fondation de chacun des points. Cette vérité est la pierre d’assise de la Foi Réformée. C’est la base de la vérité de Dieu concernant notre salut. C’est le cœur et le noyau même de l’Évangile. C’est la base de toute la consolation et l’assurance du peuple de Dieu au milieu de ce monde. Elle seule inspire dans les cœurs des fidèles la brûlante espérance de la vie éternelle. C’est sans doute, précisément pour cette raison, qu’aucune autre vérité dans toute l’histoire de l’église, n’a été attaquée aussi vicieusement, et avec autant de constance, que la vérité de l’Élection Inconditionnelle. Mais aucun homme ne peut prétendre être un Calviniste ou un Réformé, sans être fermement engagé à garder cette précieuse vérité.
Nous discuterons de cette vérité en posant et répondant aux trois questions suivantes:
Que signifions-nous par Élection Inconditionnelle?
Quels sont les démentis de cette vérité?
Quelle est son importance pour l’église?
Avant de procéder à définir ce que veut dire Élection Inconditionnelle, c’est important de retracer brièvement l’historique de cette vérité dans l’église. Nous sommes généralement portés à retracer cette vérité de l’élection inconditionnelle au temps de la Réforme de Calvin. Mais ce ne fut pas Calvin qui fut le premier à développer cette vérité. Tout comme avec la vérité de la Dépravation Totale, ainsi en est-il pour cette vérité. Saint Augustin, qui vécut il y a plus de mille ans, au 5ième siècle A.D., fut le premier à en parler. Si nous prenons un moment pour y penser ce n’est pas surprenant. La position d’Augustin était, que l’homme est totalement dépravé. Il signifiait par ça, que l’homme est incapable de faire le bien, quel qu’il soit. Et plus encore, que l’homme est incapable de faire quoi que ce soit qui contribuerait à son salut. En réponse donc, a la question, comment les hommes sont sauvés, Augustin répondit que la puissance du salut doit être trouvée dans la puissance de la grâce souveraine non méritée. Il n’y a aucune autre puissance de salut que celle-ci. Mais immédiatement, la question se pose: si la puissance du salut se trouve dans la puissance de la grâce souveraine non méritée, ne dépendant nullement de l’homme, comment se fait-il alors, que certains hommes sont sauvés et d’autres ne le sont pas ? Augustin trouva la réponse à cette question dans le décret de l’élection et de la réprobation. Il développa cette vérité comme un des éléments dans sa réponse à l’erreur du Pélagianisme.
C’est triste à dire, mais cette vérité ne fut jamais officiellement acceptée pas l’Église Catholique Romaine, dans la forme qu’Augustin lui avait donnée. Même si Rome reconnaît Augustin comme un des Pères de l’église, ses doctrines ont vite été perdues. Dans les années mornes entre Augustin et Calvin, très peu ont maintenu cette vérité avec l’emphase qu’Augustin y avait placée. Un tel homme était Gottschalk, un théologien allemand, qui, après avoir lu Augustin, devint convaincu de la vérité de la souveraine prédestination. Mais il fut emprisonné pour l’enseigner et il en paya le prix ultime de la mort martyre, pourrissant dans une prison infecte de France, et condamné par l’Église.
Ce ne fut point avant la période de la Réforme Protestante que la vérité de la souveraine prédestination fut mise de l’avant. Luther le croyait, le maintenait et l’enseignait avec emphase. Mais Luther n’en fit jamais une partie intégrale de sa théologie. Le souci d’importance capitale pour Luther, était la vérité de la justification par la foi; et il ne développa point cette vérité de la prédestination souveraine dans toute son ampleur scripturaire.
Ce travail fut effectué par Jean Calvin. Et en effet, la raison pour laquelle Calvin fut détesté, c’est qu’il demeura inébranlable dans sa position sur la vérité de l’Élection Inconditionnelle.
Cette vérité devint donc alors, une partie importante de la confession de toutes les églises qui suivent la théologie de la réforme de Genève. La vérité de l’élection inconditionnelle est incorporée dans toutes les Confessions des Églises Réformées et Calvinistes non seulement en Europe, mais également dans ce pays.
Ce fut dans la dernière partie de l’époque de la Réforme et au début du 17ième siècle que cette vérité fut attaquée par Arminius. Il était professeur de l’Université Réformée de Leyde, il avait étudié à l’Académie de Genève; mais néanmoins il répudia ouvertement la vérité de la prédestination. Mais, comme il arrive si souvent quand une hérésie est introduite dans l’église de Christ, ainsi en est-il dans ce cas-ci; Arminius et ceux qui le supportaient, ont essayé d’apporter leur enseignement dans l’Église sous la bannière de la Foi Réformée. Ils tentèrent d’apporter leur hérésie comme étant l’enseignement des Écritures, réclamant que ça devait devenir la confession des Églises Réformées. Mais nos Pères s’opposèrent et démontrèrent, non dans un langage incertain, que l’élection conditionnelle des Arminiens n’était pas la vérité des Écritures, non plus l’héritage de la Réformation Calviniste et Réformée.
Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi les Arminiens enseignaient l’élection conditionnelle. Tout d’abord ils ne croyaient pas en la Dépravation Totale. Ils voulaient préserver en l’homme, la liberté de volonté—la capacité de la volonté de l’homme de choisir le bien, d’accepter l’offre de l’Évangile. C’était leur argument que Dieu, de sa part, aimait tous les hommes, que la haine et la colère étaient étrangères à la nature de Dieu; que c’était l’intention et le désir de Dieu de sauver tous les hommes et qu’ainsi, Dieu rendait le salut disponible et accessible à tous les hommes par la rédemption universelle—une croix universelle sur laquelle Christ est mort pour les péchés de chaque homme. Mais il est clair que dans un système tel que proposé par les Arminiens, il n’y avait aucune place pour l’Élection Inconditionnelle. Tandis que les Arminiens tentaient de maintenir un langage Réformé et Scripturaire en parlant d’élection, ils tranchèrent le cœur de cette importante et merveilleuse vérité en insistant sur l’élection conditionnelle. Dieu choisit ceux qu’Il sait d’avance vont croire, disaient les Arminiens. L’élection de Dieu sera pour ceux qu’Il sait d’avance vont accepté l’évangile qui leur sera offert. L’élection de Dieu sera pour ceux qu’Il sait, que par un acte de leur propre volonté accepteront l’évangile et persévèreront dans l’acceptation de l’évangile et vont garder cette foi qu’ils ont exercée. L’élection est basée sur l’œuvre de l’homme.
C’était précisément cette description de la vérité de l’élection à laquelle nos Pères se sont opposés avec tellement d’énergie. Ils l’ont vu, non comme un point mineur ou un détail insignifiant de la vérité, pour laquelle il y avait place dans les Églises Réformées. Ils l’ont vu comme une menace à la vérité, comme un enseignement qui enlevait le cœur de l’entière vérité de la Parole de Dieu. Ils ont vu qu’elle détruisait la vérité de l’œuvre de Dieu dans le salut, telle qu’enseignée par les Écritures. Et alors, ils insistèrent que l’élection est inconditionnelle.
Que veut-on dire par élection?
Il y a plusieurs mots employés dans les Écritures pour définir cette vérité. Le mot «élection» lui-même est employé dans Romains 9:11-12:
… car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal, afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et de celui qui appelle, il fut dit à Rébecca: L’aîné sera assujetti au plus jeune.
Deux autres mots «connu d’avance» et «prédestiné» sont employés dans Romains 8:29-30:
Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
Quand les Écritures parle d’élection c’est évident que ça réfère au dessein de Dieu. Dans l’épître de Paul aux Éphésiens, l’apôtre décrit l’élection en ces termes:
Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ! En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui … nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même … En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté (Éphésiens 1:3-4, 9-11).
Si nous devons comprendre la vérité de l’élection, nous devons discuter brièvement de la vérité du dessein de Dieu. Il nous faudrait prendre trop de place pour discuter de cette vérité en détail, mais quelques remarques doivent être faites.
Premièrement, c’est important de noter que le dessein de Dieu ne peut être comparé à un plan, comme on le fait si souvent. Nous parlons du dessein de Dieu comme d’un plan; mais il est possible que quand nous utilisons cette terminologie nous gardons en pensée quelque chose comme le plan d’un architecte qui fait le dessin d’une construction proposée. Le dessein de Dieu n’est pas ce genre de plan. Ce n’est pas écrit sur un morceau de papier et classé en filière quelque part dans le ciel. Le dessein de Dieu n’est pas non plus, un certain genre de plan semblable à une ligne de conduite que nous avons en tête. Si nous avons l’intention d’aller en voyage, par exemple, nous faisons nos plans pour ce voyage. Mais ce n’est pas ainsi que nous devons considérer le dessein de Dieu.
Plutôt, le dessein de Dieu est Sa propre volonté vivante. C’est la volonté vivante du Dieu du ciel et de la terre. C’est la vérité fondamentale de laquelle, tout le reste de la vérité du dessein de Dieu suit nécessairement. Nier cette vérité, c’est nier le dessein de Dieu dans son entier.
Deuxièmement, le dessein de Dieu est éternel. La volonté de Dieu est la volonté du Dieu éternel. Si Dieu est éternel et que sa volonté est éternelle, Son dessein est également éternel. Bref, cela veut dire que Dieu n’est jamais sans Son dessein. La création et le monde ont un commencement. Dieu n’en a pas ! Il est au-dessus du temps, il n’est pas affecté par les changements du temps … Il demeure dans la sérénité de l’éternité. Ce qui est vrai de Dieu est vrai de Son dessein.
Troisièmement, parce que le dessein de Dieu est Sa volonté vivante, le dessein de Dieu est aussi absolument inchangeable. Malachie 3:6: «Car je suis l’Éternel, je ne change pas; Et vous, enfants de Jacob, vous n’avez pas été consumés.» L’immutabilité de Dieu dans son être est aussi l’immutabilité de Son dessein éternel. Il n’y a rien qui puisse altérer Son dessein; rien qui puisse obliger Dieu à le réviser à tous égards; rien qui peut introduire dans Son dessein un quelconque amendement ou altération. C’est éternel et inchangeable. Nous employons parfois l’expression: «La prière change les choses.» Mais ce n’est pas clair ce que nous voulons dire par cette expression vague et ambiguë. Si nos prières pouvaient changer le dessein de Dieu, que Dieu ne ferait pas ce qu’Il a déterminé originalement, alors cette expression doit être condamnée. Il n’y a rien qui peut ou qui change le dessein de Dieu.
Quatrièmement, parce que le dessein de Dieu est Sa volonté vivante, il est souverainement efficace. Et tout ce que Dieu a déterminé de faire dans Son dessein, sera également fait. Aucune puissance ne peut le frustrer. Toutes puissances appartiennent à Dieu. Aucune éventualité de la vie ne pourrait empêcher le dessein de Dieu de se réaliser. Tout ce que Dieu a déterminé de faire dans Son dessein éternel et immuable se réalisera avec une précision absolue comme Il l’a décidé avant la fondation du monde.
Cinquièmement, le but du dessein de Dieu, la raison pour laquelle il établit Son dessein, il le fait pour glorifier son nom. Dieu est déterminé à se glorifier Lui-même. Non pas parce qu’il a besoin de cette gloire pour rendre sa vie plus parfaite. Non pas parce que sa gloire est incomplète. Non pas, parce qu’en regard avec ce qu’il a déterminé de faire dans Son dessein, cela rendrait sa gloire plus riche et plus complète qu’elle ne l’est. Mais seulement parce qu’Il a choisi de révéler la gloire de Son propre nom, afin que Sa gloire soit reconnue. Tout ce que Dieu fait, en effet, est déterminé par la recherche de la gloire de son propre nom.
Mais Dieu, selon les Écritures désire se glorifier lui-même en Christ. C’est l’aspect principal de ce beau passage dans Éphésiens; 1, qui parle de l’élection. Dieu détermine de faire connaître Sa gloire, mais à travers Christ. Par Christ, en ce qu’Il est né d’une vierge et a habité parmi nous; par Christ, en ce qu’il a souffert et est mort sur la croix; par Christ, en le ressuscitant des morts dans la puissance et la gloire; par Christ, comme il est exalté au plus haut des cieux; par Christ, Il reviendra à la fin des temps pour établir sa justice et son royaume éternel; à travers cela, Christ Dieu, révèle toute la gloire de Son propre être divin. Christ est l’entière révélation de la gloire de Dieu.
Voilà ce qui nous amène au cœur de notre sujet, parce que, aussitôt que nous disons «Christ» nous disons aussi «l’Élu.» Il n’y pas de Christ à part de l’élu. Il est né à Bethlehem, dans une chair comme la nôtre. Il est mort sur la croix à la place de Son peuple, pour satisfaire à la justice de Dieu qui exigeait le châtiment pour le péché. Il est ressuscité du tombeau, comme vainqueur sur la mort pour Son peuple. Il est dans les lieux célestes à la droite de Dieu, priant pour Son peuple et préparant toutes choses afin que Son peuple puisse venir à Lui dans la gloire éternelle. Toutes ces choses sont vraies, parce que les Élus sont choisis en Christ avant la fondation du monde. Autant Dieu détermine de se glorifier Lui-même en Christ, autant Dieu détermine de se glorifier Lui-même dans un peuple élu, lequel Il a choisi en Christ et qui est destiné à demeurer pour toujours avec Christ dans la vie éternelle.
C’est la vérité sur le dessein de Dieu. Tout ce que nous avons dit concernant le dessein de Dieu doit être dit également concernant la prédestination en lien avec l’élection et la réprobation.
L’élection, alors, est ce décret de Dieu fait de toute éternité, par lequel, avec sa liberté souveraine, Il choisit pour Lui-même, un peuple, sur lequel Il détermine de mettre son amour, lequel il délivre du péché et de la mort par Jésus-Christ, dans Lui-même dans la gloire éternelle.
Cette élection est souveraine, par le choix libre et souverain de Dieu. Cette élection est éternelle comme le dessein de Dieu est éternel. Cette élection est inchangeable comme le dessein de Dieu est inchangeable. Cette élection est efficace, afin que le décret de l’élection lui-même soit, par Christ, la puissance par laquelle les Élus sont actuellement sauvés.
L’élection est donc définie et particulière. Soulignons davantage ! Certains maintiennent que l’élection est un choix général de la part de Dieu, et qu’il prend la décision d’en sauver quelques-uns. Mais qui sont ces gens que Dieu a décidé de sauver exactement, ne sont pas déterminés par le décret de l’élection. C’est encore une fois la veille ruse familière des Arminiens. Ils disent que Dieu en sauvera quelques-uns; mais ceux qu’Il sauvera, le seront dépendamment de ce que l’homme lui-même fera de l’offre de l’Évangile. Ceci n’est pas l’élection dont parlent les Écritures et l’héritage Réformé. Dieu connaît les siens depuis avant la fondation du monde, Il les choisit, connaissant leurs noms qui sont déjà inscrits dans le Livre de Vie. C’est ainsi que chacun se tiendra éternellement devant le cœur et la pensée de Dieu et sera l’objet de Son amour.
Or cette élection est inconditionnelle. Nous croyons en l’élection inconditionnelle. Et c’est cette vérité de l’élection inconditionnelle qui doit être maintenue en opposition à l’hérésie Arminienne qui enseigne que l’élection est conditionnelle.
Une fois de plus, il doit être clair que cette vérité de l’élection inconditionnelle n’est pas simplement une distinction subtile, un détail mineur et insignifiant. Quand nos Pères ont insisté sur cette vérité, ce n’était pas leur intention de fendre les cheveux en quatre, ce dont ils ont été souvent accusé de faire. En proposant cette hérésie, les Arminiens détruisaient au complet l’œuvre de Dieu dans le salut. Vous pouvez être assuré que c’est encore vrai aujourd’hui. C’est cruellement injuste d’accuser ceux qui maintiennent la vérité de l’élection inconditionnelle d’être coupables de s’attacher à des détails insignifiants de la vérité. Le fait est, qu’à moins de maintenir l’élection inconditionnelle, il n’y a pas d’élection du tout. En rendant l’élection conditionnelle, le cœur est retranché de la vérité du salut, parce que, alors, la puissance de la grâce souveraine est niée comme étant la puissance par laquelle Dieu sauve ceux qu’Il a choisis pour être les Siens. La rédemption particulière ou le rachat limité est démenti, même si cette vérité est enseignée sur chaque page de l’Écriture. En conséquence, la corruption totale est rejetée et beaucoup de bonnes choses sont trouvées en l’homme, et la principale est son habilité à participer à l’œuvre du salut. Et c’est l’élection conditionnelle, qui ouvre la voie à toutes les autres hérésies. Tout entre en ligne de compte. Car, quand le choix de Dieu n’est pas souverain, mais dépend de ce que l’homme fera du salut que Dieu lui offre tendrement, ce salut ne peut lui appartenir, à moins que de sa propre volonté, l’homme accepte ou refuse l’offre du salut.
En passant, ce n’est pas exagéré de dire que la position des Arminiens est extrêmement mêlée et complexe. C’est difficile, pour ne pas dire plus, de comprendre la position Arminienne. Il y a tellement de questions auxquelles les Arminiens ont choisi de ne pas répondre, en donnant comme excuses que ce sont des «contradictions apparentes.» Par exemple, si Dieu désire sauver tous les hommes, et que tous les hommes ne sont pas sauvés, le but de Dieu serait-il déjoué par l’homme? Le Tout Puissant Souverain du ciel et de la terre peut-il être renversé par la force médiocre de l’homme? La réponse inévitable à cette question embarrassante est: « C’est une contradiction apparente que nous ne pouvons expliquer.» Mais sûrement, pour contrer cette position complexe et mêlée des Arminiens, la vérité de l’Écriture est claire et facile à comprendre. Que les hommes soient en accord ou pas, après tout, ce n’est pas ce qui importe. Mais les hommes peuvent très bien le comprendre. Même un enfant peut comprendre, tellement c’est simple. Ça évite tous les pièges et les questions embarrassantes de la position Arminienne.
Peu importe, c’est la vérité de l’élection inconditionnelle qui doit être maintenue! Qu’est-ce que cela signifie?
En premier (et négativement) cela signifie que dans les décrets de l’élection, Dieu choisit sans égards à ce qui se trouve en l’homme. Il n’a pas basé son choix sur l’homme d’aucune façon. Non sur sa bonté, ses œuvres, sa foi, sa sainteté; non sur sa fidélité à l’Évangile. Il ne pouvait être trouvé en l’homme rien de bon. C’était un libre choix, un choix souverain de Dieu. Il fit son choix sans considération aucune de l’homme. L’apôtre Paul exprime ceci dans Romains 9:10-13. Paul parle de Jacob et d’Ésaü, les enfants d’Isaac et de Rébecca. Il écrit:
Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal, afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, il fut dit à Rébecca; L’aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu’il est écrit: J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü.
La même vérité fut exprimée dans l’Ancienne Alliance, lorsque Israël fut amené aux frontières de Canaan. Dieu dit à Israël par Moïse dans Deutéronome 7:7- 8:
Ce n’est pas point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte.
Le choix de Dieu n’était pas basé sur les caractéristiques distinctives d’Israël qui mettaient cette nation à part des autres nations. La seule raison pour laquelle Dieu a choisi Israël était parce que Dieu l’aimait. Son choix était libre et souverain.
Deuxièmement et positivement, cette élection est basée uniquement sur le bon plaisir de Dieu. Cette vérité est démontrée dans Éphésiens 1:4-5:
En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté.»
C’est la seule base pour l’élection. Dieu a choisi ceux qu’Il a choisis parce qu’il lui semblait bon de le faire. C’était son bon plaisir. C’était le bon plaisir de Son éternelle et inchangeable volonté. C’est ainsi parce que Il avait déterminé de se glorifier Lui-même à Sa manière, par un peuple qu’Il se choisirait.
Troisièmement, cela veut dire que toutes les bénédictions du salut se rattachent au décret de l’élection. Nous ne sommes pas choisis parce que nous croyons, mais plutôt parce que Dieu est heureux de nous choisir. Et la foi et la persévérance dans la foi sont des bénédictions qui nous sont données à travers l’élection. L’élection est la fontaine de chaque bonne œuvre. Nos Canons (comme on s’y attend) insistent sur ceci très fortement.
Quant à ce que Dieu donne en son temps la foi à certains et ne la donne point aux autres, cela procède de son décret éternel ( I:6).
Cette élection n’était pas fondée sur une foi «prévue», sur l’obéissance de la foi, la sainteté ou toute autre belle qualité ou disposition en l’homme, comme un pré requis, une raison ou une condition sur laquelle dépendait l’élection; mais aux hommes choisis, est donnée la foi, l’obéissance à la foi, la sainteté, etc…donc l’élection est la fontaine de tout bien salutaire, de laquelle découlent la foi, la sainteté et tous les autres dons du salut, et finalement la vie éternelle même, comme les fruits et les effets … (I:9).
Relié à ceci, un mot doit être rajouté concernant la vérité de la réprobation, même si l’espace ne nous permet pas d’entrer dans les détails.
En premier, il faut souligner que la vérité de l’élection et de la réprobation se tiennent ou tombent ensemble. Nier l’élection, c’est nier la réprobation. Nier la réprobation, c’est nier l’élection. De croire en l’élection, c’est aussi de croire en la réprobation. De croire en la réprobation, c’est de croire en l’élection. Il n’y a aucun compromis sur ce point. Calvin a une très belle citation sur ce sujet dans ses Instituts. Il écrit dans le Livre III, Chap. XXIII, Para. 1:
Plusieurs, en effet, comme s’ils voulaient écarter la haine de Dieu, admettent l’élection de manière à nier la réprobation. Mais c’est à la fois puéril et absurde, parce que l’élection elle-même ne peut exister sans être en opposition avec la réprobation. Dieu sépare ceux qu’Il a l’intention d’adopter. Ceux qu’Il laisse de coté, Il les réprouve, pour aucune autre raison que sa détermination à les exclure de l’héritage qu’Il prédestine pour ses enfants. Or l’irritabilité des hommes est intolérable, si elle n’accepte pas d’être retenue par la Parole de Dieu, qui traite de son dessein incompréhensible, adoré par les anges eux-mêmes.
Ceci est le Calvinisme et la Foi Réformée.
Deuxièmement, le décret de Dieu sur la réprobation, est aussi un décret de Son dessein souverain, éternel et inchangeable. Selon ce décret, Dieu détermine de révéler Sa justice, Sa colère, Sa haine du péché, ainsi que la sainteté de Son propre être divin, dans des vaisseaux de colère préparés pour la destruction et le châtiment éternel de l’enfer, à cause de leurs péchés.
C’est la vérité de la réprobation.
Il n’est pas surprenant du tout que cette vérité de la prédestination soit niée presque universellement. Ce qui est triste, c’est que cette vérité est niée même par ceux qui arborent le drapeau Réformé et qui se réclament d’être Calvinistes. C’est une tromperie!
Cette vérité est niée de plusieurs manières.
Nous avons déjà discuté sur le démenti des Arminiens. Aujourd’hui, il est évident que ceux qui adoptent la position des Arminiens ne parlent plus aucunement de la prédestination. Cette vérité est perdue, et principalement chez les Arminiens ou il n’y a pas de place pour la prédestination.
D’autres nient cette vérité en gardant le silence à son sujet. C’est peut-être la forme la plus commune retrouvée chez les Réformés. Ils disent y croire, mais ils omettent catégoriquement d’y faire allusion dans leur prédication, leur enseignement et leurs écrits. L’idée est de faire mourir cette doctrine par le silence. Ça devient un démenti de la prédestination. La justification de ce silence serait que la prédestination appartient aux choses cachées de Dieu, et qu’il est préférable de se préoccuper des choses qui nous sont révélées à nous et à nos enfants. Ceux qui prennent cette position insistent qu’ils croient à la prédestination, mais si ils gardent le silence, c’est qu’ils ne veulent pas chercher à découvrir des choses secrètes qui ne les concernent pas. Mais tout ça n’est simplement pas vrai. Si Dieu n’a pas révélé spécifiquement qui sont ses élus individuellement, néanmoins, la vérité de l’élection elle-même se trouve sur chaque page de l’Écriture. Tournez, peu importe la page, et si cette doctrine n’est pas énoncée explicitement, elle est néanmoins présupposée. Et parce que cette vérité est révélée si clairement, elle doit être aussi la confession du peuple de Dieu.
D’autres vont nier carrément l’élection. Non seulement parmi les modernistes, mais aussi dans les cercles Réformés. La citation suivante est prise du Journal Réformé, de janvier 1967, comme exemple de ceci:
Qu’en est-il de la réprobation et du rejet de Dieu? Logiquement l’élection n’implique-t-elle pas le rejet? L’élection ne signifie-t-elle pas sélection? L’élection d’Israël, même si parfois elle est mal comprise par le peuple eux-mêmes, signifie finalement qu’ils étaient appelés au service des autres nations. Par conséquent, il n’était pas question que les autres nations soient exclues pour toujours, mais de Dieu élisant Israël pour rejoindre les autres nations. Dans un sens biblique, l’élection sous-entend le service, mais apparemment ça ne veut pas dire le rejet …
Il y a deux points principaux sur lesquels l’auteur attire notre attention. Le premier, l’auteur dit que l’élection n’est pas que Dieu a de toute éternité et immuablement déterminé en Christ, qui sera son peuple destiné à vivre au ciel avec Lui pour l’éternité. Mais plutôt l’élection signifie seulement que Dieu a pris la nation d’Israël et l’a établit comme responsable d’apporter l’Évangile au monde entier. C’est tout ce que l’élection signifie d’après cet article.
Deuxièmement, parce que la nation d’Israël est choisie pour être le véhicule par lequel Dieu apporte l’Évangile au monde entier, il n’est pas question de réprobation ou de rejet, car le monde entier est élu en Israël. Et c’est ainsi que l’auteur supporte ce qu’il considère être la vérité de la rédemption universelle et de l’amour universel de Dieu.
C’est carrément nier la vérité de l’élection et de la réprobation. Ça demeure un mystère comment cette position puisse apparaître sous le nom de «Réformé».
Il y en a d’autres qui nient la vérité de la prédestination en élevant des objections contre la doctrine. Ces objections sont aussi vieilles que la doctrine. Les mêmes objections que nous entendons aujourd’hui étaient déjà soulevées au temps d’Augustin, et même dans le temps de l’apôtre Paul. En examinant ces objections elles se résument à deux principales.
En premier, il y a une catégorie d’objections contre cette doctrine qui contiennent des charges contre Dieu lui-même. On dit que la prédestination fait de Dieu un tyran, l’auteur du péché, un dictateur capricieux qui arbitrairement en choisit certains et en rejette d’autres. C’est tout à fait semblable aux objections que Paul considère dans Romains 9:14, 19:
Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Loin de là!
Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté?
Ces objections sont logées contre Dieu et Sa justice.
L’autre catégorie d’objections se résume à la seule charge de fatalisme. Il est dit que la vérité de la prédestination est fataliste et qu’elle est semblable à l’horrible doctrine de l’Islam. Ces objections veulent dire que la vérité de la prédestination rend les hommes négligents et en fait des pécheurs profanes. Cette doctrine éveille en l’homme cette déclaration: «Laissez-nous pécher que la grâce abonde.» La doctrine force les homme à dire: «Si je suis un élu, peu importe ce que je fais, j’irai au ciel, même si je commet beaucoup de péchés. Je jouirai de cette vie comme je l’entends, car mon péché ne peut pas changer mon élection. Et d’un autre coté, si je ne suis pas élu, je n’irai au pas ciel même si je fais une bonne vie. En conséquence, j’irai sûrement en enfer si je suis un réprouvé, même si je vis saintement. Donc, aussi bien jouir de la vie et pécher autant que possible. Rien ne peut changer la détermination éternelle de Dieu.» Ainsi, il est dit, la doctrine de la prédestination détruit la responsabilité et la redevabilité de l’homme, et fait de lui un stock vendu aux enchères.
Ces objections sont très anciennes. Que devons-nous répondre ?
Premièrement, en général, quelques fois ces questions sont soulevées par des enfants de Dieu sincères. Elles ne sont pas soulevées pour se moquer de la vérité, mais plutôt parce que les enfants de Dieu veulent comprendre la vérité aussi clairement qu’il leur est possible. Et ces questions sont parfaitement légitimes.
Mais la plupart du temps ces objections sont faites par des hommes méchants qui détestent cette vérité. Ils calomnient la vérité afin de la rendre odieuse dans l’esprit des hommes, et ils essaient de persuader les hommes à rejeter la doctrine. Presque toujours ce sont des objections qui viennent de cœurs méchants et non pas un questionnement sincère et humble venant des enfants de Dieu. C’est bien de se rappeler ceci, car si le mal est le motif, rien dans l’Écriture ne pourrait changer ces objections de toutes façons.
Deuxièmement, nous devons être prêt à admettre que cette vérité est très profonde. Il y a en effet des questions qui nous viendront à l’esprit, et auxquelles nous serons incapable de répondre. Calvin, par exemple, nous rappelle à maintes reprises que nous devons nous limiter à ce que l’Écriture dit et ne pas se permettre d’errer au-delà du chemin où elle nous mène. Là où l’Écriture nous dit d’arrêter, là nous devons nous arrêter. Et si, à ce point d’arrêt, il y a encore des questions sans réponses, qu’il en soit ainsi; nous devons nous incliner humblement devant la vérité de la Parole de Dieu. Cependant, cette vérité est quelques fois utilisée pour nier la vérité de la prédestination d’une façon subtile et bloquer la recherche de cette vérité. Ainsi ça mérite d’être souligné, que même si nous ne devons pas errer au-delà des chemins ou l’Écriture ne nous mène pas, nous devons suivre l’Écriture, lorsqu’elle nous prend par la main, et nous montre la gloire de cette œuvre de Dieu. Quand l’Écriture met cette confession sur nos lèvres, cette confession doit devenir la nôtre.
Troisièmement, en regard à la première catégorie d’objections (condamnant Dieu capricieusement, le faisant l’Auteur du péché) nous ne pouvons faire mieux que de citer la réponse de Paul aux objections semblables:
Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Loin de là Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon: Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté? O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? (Romains 9:14-21).
C’est la réponse de l’Écriture; ce doit être la nôtre aussi.
Finalement, en ce qui concerne les charges de fatalisme, chaque enfant de Dieu sait dans son cœur qu’elles ne sont pas vraies. L’histoire des églises Réformées abonde en témoignage qu’elles sont des faussetés. Cette histoire n’est-elle pas écrite dans le sang des martyres qui ont préféré mourir plutôt que vivre, parce qu’ils croyaient et confessaient la vérité de l’élection éternelle ? N’y a-t-il pas une longue liste des héros de la foi, qui aimaient cette vérité et la confessaient, et dont leurs vies sont un témoignage de la puissance de la grâce de Dieu dans leurs cœurs ?
Il y a une raison pour ceci. Car la vérité de l’élection non seulement signifie que Dieu choisit ceux qui doivent être ses enfants; et ça ne signifie pas seulement que Dieu détermine qu’ils vivront dans le ciel; mais ça veut dire aussi, que Dieu garantie une marche dans la sainteté pour Son peuple au milieu de ce monde. Le décret de l’élection est la fondation de toutes les bénédictions rattachées au salut. L’élection fut réalisée au Calvaire. Et au Calvaire, tout ce qui se rapporte au salut a été accompli. Ce même salut est accordé aux cœurs des Élus de Dieu par sa grâce souveraine. Ceci est le point supporté par nos Canons à maintes reprises.
Il n’y a pas différents décrets d’élection, mais un seul et même décret en regard à tous ceux qui sont sauvés, sous l’Ancien comme sous le Nouveau Testament: puisque l’Écriture déclare le bon plaisir, le but et le dessein de sa divine volonté comme étant un, selon lequel Il nous a choisi de toute éternité à sa grâce et sa gloire, au salut et dans les voies du salut, qu’il a ordonnées pour que nous y marchions (I:8; cf. également I:6, 9, cités ci-dessus).
L’élection est la fontaine d’une foule innombrable de bénédictions déversées sur le peuple de Dieu. Par la puissance de l’élection ils marchent comme un peuple de Dieu au milieu du monde. Chrétiens négligents et profanes? Non ! Élus, rachetés dans le sang de la croix et sanctifiés par la puissance de la grâce souveraine.
L’importance de cette doctrine doit être trouvée tout d’abord dans sa signification théologique. C’est la vérité centrale de toutes les Écritures. Pendant que c’est littéralement enseigné à des centaines de places dans la Parole De Dieu, c’est aussi la vérité fondamentale sur laquelle est basée l’Écriture dans sa totalité, comme étant la révélation de Dieu en Christ. C’est présent dans chaque passage, présupposé dans chaque partie, elle est une vérité intégrale de l’ensemble de la Parole de Dieu. C’est ainsi, parce que l’Écriture est la révélation du Dieu Sauveur. Dieu est souverain. Toute gloire Lui appartient à Lui seul. C’est cette vérité qui élève nos cœurs à contempler l’adorable Dieu du ciel et de la terre, et nous conduit à se prosterner en adoration devant Lui.
Gardant cette vérité, alors, l’ensemble des Écritures devient une merveilleuse unité. Il n’y a aucun besoin pour des distinctions abstruses. Aucun besoin de suivre une théologie à deux voies. Elle est belle dans son entier. Dieu est souverain dans le choix de Son peuple. Comme Être souverain, Il rachète par la croix, ceux qu’Il a choisis. Comme Souverain, il place Son amour sur Son peuple, et hait sans cesse les méchants. Comme Être souverain, il démontre sa faveur par la croix à ceux qui Lui appartiennent; il déverse Sa colère sur tous les ouvriers d’iniquité. C’est ainsi alors, que sa grâce n’est jamais commune. Sa grâce est toujours particulière, conférée à travers la croix aux objets de Son choix. Dans sa particularité, c’est irrésistible parce que ceux qu’Il a choisis seront sûrement amenés à jouir des bénédictions du salut final.
Le choix donc, est pour – ou – contre. Nous pouvons nier cette vérité, alors nous devons aussi faire de Dieu, un dieu sans force, façonné selon nos pensées, dépendant de la volonté changeante de l’homme, oeuvrant seulement suite aux choix et aux décisions de l’homme, altérant Son plan suivant les caprices de l’homme, dépendant sur le travail final de l’homme. Ou bien, nous faisons de la vérité des Écritures, notre choix, et maintenons la vérité du grand et souverain Dieu du ciel et de la terre, à Qui seul appartient toute gloire et toute louange pour l’éternité.
Deuxièmement, cette doctrine procure au peuple de Dieu une consolation inexprimable. Nous sommes seulement des pécheurs qui ajoutent, jour après jour, au fardeau de notre culpabilité. Si le salut dépendait de nous, nous serions ballottés et submergés par les tempêtes orageuses de nos océans de doutes. Nous ne pouvons mériter «rien» avec Dieu. Mais l’élection, la souveraine élection, est le rocher inébranlable sur lequel nous nous tenons et où nous sommes à l’abri de tout mal. Les Élus ne peuvent jamais périr. «Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité» (II Tim. 2:19). Dieu va préserver l’œuvre de la grâce dans les cœurs des Siens jusqu’à la fin.
Nous ne pouvons faire mieux que de terminer cette discussion avec les paroles que Paul utilise pour clore sa discussion sur cette vérité. Elles se trouvent dans Romains 11:33-36:
O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il ait à recevoir en retour? C’est de lui par lui, et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles! Amen!
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